vendredi 17 décembre 2010

Gaz de schistes : une bataille mondiale d'ampleur inédite, une nouvelle catastrophe pour l'environnement

Sur le plan environnemental, le gaz de schiste est au gaz naturel ce que les sables bitumineux sont au pétrole: un désastre environnemental, un saccage des terres agricoles, un coût d'extraction élevé, un gaspillage d'une ressource rare et la pollution de nos réserves en eau.
 
Nos territoires, nouveaux terrains de jeu des pétroliers Savoir s'asseoir sur le Grenelle ..., un désastre écologique comme le montre l'expérience américaine
Pourquoi alors un tel empressement ?
Parce que sans jamais l'admettre, ni surtout l'anticiper par une diminution de la consommation, les pétroliers savent que la ressource pétrole s'épuise et qu'il leur faut trouver de nouvelles réserves d'énergie à exploiter. Pour cela ils envisagent, comme aux USA et au Canada, de doubler en 10 ans notre consommation de gaz, et tant pis pour les générations futures ! On comprend pourquoi, l'ex Ministre de l'environnement, JL Borloo, n'a pas fait intervenir le principe constitutionnel de précaution et a accordé en toute discrétion les permis d'exploration. Car ''il ne faudrait pas casser le projet industriel en imposant trop de normes environnementales''.
Les permis d’exploration :
En mars dernier, le ministère « de l’Ecologie » a accordé trois permis exclusifs d’exploration (permis de Montélimar ; Permis de Nant ; Permis de Villeneuve de Berg) à Total, GDF-Suez et à la firme américaine Schuepbach Energy LLC (cf le bulletin d’information du BEPH de mars 2010). Les sous-sols à explorer dessinent un gigantesque V de Montelimar au Nord de Montpellier, remontant à l’Ouest sous le plateau du Larzac et le long du parc naturel des Cévennes et l’Ardèche soit 9672 km² (cf. carte) à GDF-Suez qui pourrait débuter dans quelques mois des « forages expérimentaux » sur la commune de Villeneuve de Berg en Ardèche. Le groupe américain Schuepbach Energy, (leader mondial de l’exploration), avec qui GDF-Suez s’est allié, s’est vu accorder pour 3 ans l’exploration d’un bassin sédimentaire de 4414 km² qui s’étend à l’est d’une ligne allant de Saint-Geniez-d’Olt à Camarès pour rejoindre la Méditerranée correspondant au permis dit « de Nant » (dont le secteur du Larzac) à Total qui a acquis début 2010, 25% de Schuepbach Energy, afin d’opérer sur le permis dit « de Montélimar », accordé pour 5 ans.
Il faut savoir que ces permis sont renouvelables deux fois , n’exigent aucune information du public ni enquête publique et seule une notice d’impact est demandée. Une simple déclaration préfectorale suffit alors pour pouvoir démarrer les travaux.
Sortir de la dépendance énergétique pour aller vers l'autonomie et à la sobriété : un principe de responsabilité !
Plutôt que cette fuite en avant énergétique, c'est par une modification de nos comportements et usages que nous préserverons nos territoires. Comment nos quartiers, villes et villages peuvent-ils réduire leur consommation d'énergie et parvenir à l'autonomie énergétique et à l'autosuffisance alimentaire, tout en préservant les ressources naturelles ? Comment passer de la dépendance au pétrole à la résilience locale ? C'est là tout l'enjeu d'un projet de Territoires en transition.
Redonner la parole aux habitants de nos territoires.
Il est fondamental de décider collectivement de l'exploitation de nos ressources, et l'importance de cet enjeu nécessite une large consultation publique visant entre autres à décider de notre avenir énergétique.
L'exploitation des gaz de schiste était encore impensable il y a une dizaine d'années, trop couteuse, mais l'extraction devient rentable à cause de la rarefaction et de l'augmentation des energies fossiles. C'est encore une fois notre modèle économique, energétique qui est en cause et sa necessaire transformation vers plus d'efficacité et de sobriété, et d’énergies renouvelables.
Les lourds investissements faits dans ces gaz se feront au détriment d'une politique plus propre et plus respectueuse, qui incluent  les transports en communs et alternatifs et la relocalisation de l’économie.
La question de notre modèle de développement prédateur est clairement posé.

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